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"Dreaming in the Train"

 

On pourrait dire de cette série qu’elle offre une suite postmoderne au célèbre Pluie, vapeur, vitesse de Turner. Là où le peintre impressionniste fait de la locomotive la protagoniste d’une modernité fascinante et capte la transformation du réel sous l’effet de la vitesse, je questionne notre rapport à l’image et à l’illusion du réel depuis l’intérieur du train. Dédoublements figuratifs, projections formelles de morceaux de paysages, apparitions fantomatiques de voyageurs improbables, la représentation du réel se tord, se perd et se reconstruit au hasard d’une lumière en mouvement et au rythme de la progression du train.

 

Démêler le faux du vrai devient une entreprise vaine puisque l’énigme visuelle de chaque cliché démultiplie les possibles de notre rapport au temps et au monde. La vitre devient un faux miroir où s’inversent de manière aléatoire des bribes du dedans et du dehors. Ces effets de superpositions et de collisions chaotiques recèlent bien des histoires individuelles possibles, tel un scenario visuel ouvert a l’interprétation du spectateur voyeur. Un train postmoderne peuplé de clones et d’avatars comme le train où Wong Kar Wai nous fait voyager dans 2046.

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